NAO 2013
Stop ou encore ?
La
CFDT a choisi de ne pas vous parler en détail des propositions de la direction
pour cette année 2013. Les informations étant disponibles par la direction et
d’autres organisations syndicales. Nous souhaitons sensibiliser le personnel et
nos collègues syndicalistes, sur les
dangers et les dérives, dans les conduites des dernières négociations annuelles
obligatoires.
En
2011 pour des enjeux judiciaires, un chantage à débouché sur trois
propositions.
La
proposition A, la plus acceptable, comportait une clause de renonciations aux
affaires judiciaires en cours. Trois organisations syndicales étaient visées
par cette clause, sur des plaintes individuelles et collectives.
Notre
direction aurait-elle eut aussi peu confiance, dans la droiture et la légalité
de sa politique sociale, qu’elle veuille à ce point éviter de la confronter à
l’avis d’un magistrat indépendant.
La proposition C, volontairement
médiocre, n’avait aucune vocation à être appliquée, mais devait conduire les salariés
à faire accepter, aux organisations syndicales la proposition A ou B.
Un marché de dupes.
En
début d’année 2012 l’activité était soutenue, le chantage avait porté sur la
transformation des CDD en CDI (80). La contrepartie de ces transformations de
contrat, était le passage de trois à dix recours possible aux BRTC pour ‘aléas’.
80 emplois précaires transformés en CDI en
échange d’une plus grande flexibilité, c'est-à-dire la possibilité de recourir
à l’imposition de 10 périodes de BRTC, contre 3 auparavant, sur l’année pour de
présumés aléas de production.
Le chantage a fonctionné.
L’ensemble des organisations syndicales,
hormis la CFDT a marché. CFSAS a effectivement transformé 80 emplois précaires
en CDI et a généreusement accordé 2 % d’augmentation générale. La renonciation
aux procédures judiciaires en cours (STIP à hauteur des cadres, intéressement
promis en 2010, etc…) n’ayant pas été retenue devant le refus de certaines
organisations syndicales, la CFDT en tête.
A ce jour, même avec du chômage et une activité
réduite, le secteur des WEX manque de bras et l’entreprise contraint des
employés indirects d’autres secteurs, à un transférer sur les postes manquants.
Quel bilan tirer de cet accord
NAO 2012, dans la mesure où la flexibilité supplémentaire est installée, et que
l’effectif de l’entreprise s’est trouvé réduit, même avec ces 80
transformations.
Savoir raison garder.
Nous
voulons aussi insister sur l’engagement que représente une signature d’accord
par une organisation syndicale. La signature implique l’acceptation de la
totalité des clauses contenues dans l’accord, y compris les moins avantageuses,
comme le passage de trois à dix aléas,
et ce que l’on soit signataire ou non de l’accord 35 heures.
L
|
es négociations annuelles obligatoires de
2013 voient le même processus s’instaurer. CFSAS nous refait le même scénario.
Ce coup ci, non plus sur les possibilités de recours aux BRTC, nous avons déjà
donné, mais sur les délais de prévenance qui passeraient, pour les BRTC
restantes de 10 à 3 jours en contrepartie de 0,2 % d’AG : 1,2 au lieu de 1 %.
En l’état, il semblerait que l’ensemble des
organisations syndicales ne soit pas disposées à ratifier cette proposition
toxique et ceci est une bonne chose. Néanmoins le risque que certaines organisations
aillent « négocier dans les couloirs » le petit plus qui justifierait
une signature en bas d’un accord a minima
est sérieux. Ce ne serait hélas pas une première !
L’entreprise
ne s’en cache d’ailleurs pas, puisqu’avec le culot d’un marchand de sable, elle
annonce déjà pour la fin de l’année de nouvelles négociations sur la
flexibilité !
La
contre partie encore la flexibilité : vous avez consenti en 2012 plus
d’aléas, il faut maintenant en‘donner’ de nouveau sur les délais de prévenance
du reste des BRTC.
Y
aura-t-il acceptation en l’état par une ou plusieurs organisations syndicales
de ces propositions ?
L’entreprise sera toujours
tentée d’aller au bout de sa logique :
Mêmes pratiques, mêmes conséquences !
Pour
la CFDT, il est temps pour les salariés et les organisations syndicales de
mesurer où peut nous mener cette dérive, dans la pratique des négociations, et
du dialogue social. A ne pas se repositionner, n’y aura-t-il pas
toujours un chantage possible au niveau des augmentations générales, et ce dans
une période d’hivers traditionnellement basse en activité ? Ne va-t-on
pas nous ressortir dans un an ou deux, le fameux contrat de façonnage, et
remettre de nouveau l’ouvrage du détricotage des avantages acquis et des
conditions d’emplois, sur la table des négociations.
La
CFDT demande à l’ensemble des organisations syndicales de s’abstenir de
chercher une porte de sortie pour signer cet
accord, avec une nouvelle réduction des délais de prévenance. Le passé
nous démontre que ceci n’est qu’une étape vers d’autres négociations où
d’autres efforts nous seront encore demandés. La direction ayant déjà annoncé pour la fin de
cette année, une ‘nouvelle’ négociation pour encore plus de flexibilité !
Nous pensons que, par respect des salariés, la direction doit maintenant
exposer clairement et le plus tôt possible les objectifs finaux qu’elle vise,
au niveau de l’organisation du travail.
Il nous semble primordial,
à la CFDT, que l’ensemble des organisations syndicales impose cette exigence de
vérité à la direction. A charge ensuite pour chacune d’elle, de se prononcer
sur l’issue de ces discussions et sur l’éventualité d’un positionnement du
personnel par referendum, pour une nouvelle organisation du travail stabilisée
dans le temps.
Section syndicale CFDT
février 2013
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire